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dimanche 15 mars 2009

VIVRE SANS LE LOUP-RENCONTRE M. LE PREFET 02/03/09

Les personnes présentes autour de la table : M. le Préfet, M. le Sous-Préfet, M. Martial SADDIER, Député-Maire de Bonneville, M. Marc CHUARD, Maire de Petit-Bornand-les Glières, M. Pierre PICCOLET , 1er adjoint, MME Laetitia CHABOUD, 3è adjointe, un représentant de la Louveterie, des personnes venues témoigner et les membres de l’association.

Après une brève présentation des personnes, Pierre METRAL ( le Président de VIVRE SANS LE LOUP ) remercie M. le Préfet ainsi que les autres élus d’avoir accepté de venir à notre rencontre rapidement, sur le terrain.
Il présente ensuite l’objet de notre association ( la lutte contre la présence du loup dans les villages et près des troupeaux, et la protection du pastoralisme et de la faune ) et le pourquoi de cette création :
** à l’origine, un loup abattu sur la commune qui est le reflet d’une exaspération quasi générale vis-à-vis de la présence de plus en plus proche de ce prédateur présent dans nos villages,
** un geste qui remet sur scène des problèmes soulevés depuis plusieurs années déjà qui sont restés sans solution véritable, et qui risquent d’aboutir à des débordements ( mention est faite de lettres de menace reçues, 1 adressée au vice-président de l’acca de Petit-Bornand, l’ autre à Franck Michel ),
** un sentiment de coresponsabilité sociale.

Nous constatons, à l’appui d’un témoignage oral, que le comportement du loup n’est pas celui d’un animal sauvage : il est tout près des habitations, n’a pas peur de notre présence et revient sur les mêmes lieux sans crainte.

La discussion se poursuit ensuite sur le constat d’échec du plan loup, et ce, malgré une large coopération du monde agricole :
** les mesures de protection des troupeaux sont drastiques, pas toujours efficaces, et créent d’autres problèmes – référence aux patous –
** pas de défense possible
** prélèvements non réalisés
** inefficacité des indemnisations ( animaux non retrouvés non indemnisés – inadaptation de l’indemnisation aux troupeaux laitiers )
** pas de suivi efficace de la population loup ( nombre inconnu ) et information au public peu claire sur le sujet
** pas de contact sur le terrain malgré la présence permanente des loups.
Nous faisons remarquer à M. le Préfet que nous sommes prêts à coopérer pour faire circuler les informations justes sur le sujet, mais que nous n’en avons pas la connaissance.

Questionné sur le nombre de loups présents, M. le Préfet nous avance un nombre de 5 à 7, qui résulte d’un rapport , selon lui, très précis remis récemment par l’organisme compétent, l’ONCFS ( comptage effectué par la méthode du hululement et du suivi des traces dans la neige fraîche ). Il nous réaffirme que les loups n’ont pas été réintroduits et qu’ils ne sont donc pas pucés.
Nous lui présentons alors un second témoignage faisant état, sur la commune voisine, Thorens-les-glières, d’un nombre total de six loups, vus dans un laps de temps très court, par une seule et même personne.
Nous faisons part alors à M. le préfet de notre surprise quant au nombre qu’il nous annonce, en sachant qu’au même moment, sur notre commune, des loups sont vus et entendus.
Le représentant de la Louveterie nous indique, lui, un nombre de 8 à 10, répertoriés, lors du dernier comptage, uniquement sur le massif des Glières. A la question posée à M. le Préfet, sur le nombre de loups présents dans les autres massifs de la Haute-Savoie, celui-ci nous répond que ce sont les mêmes loups !!!

Nous tirons la sonnette d’alarme sur la question de la responsabilité car le risque d’accident n’est pas à exclure. M. le Préfet prend cette responsabilité à son compte.

Un autre constat désastreux est mis en avant, c’est celui de la disparition de la faune de nos montagnes qui, non seulement, détruit trente années d’efforts de gestion des chasseurs ( progression et régulation des espèces ), mais aussi qui risque de peser de manière défavorable très rapidement sur le tourisme de nos montagnes ( baisse de la fréquentation et des activités nocturnes ).

Nous arrivons ensuite sur le problème humain qui pèse sur le monde agricole, en présentant deux cas concrets à M. le préfet :
** 1er cas au col de la Colombière. En 2007, étaient présents 1200 animaux dans de multiples troupeaux. Un groupement pastoral s’est alors créé. Suite aux attaques des loups, ne sont restés que 4 troupeaux pour un total de 800 animaux. En 2007, malgré la mise en place des parcs de nuit, une perte de 99 brebis a été constatée. En 2008, de nouvelles attaques ont eu lieu. Des aides bergers ont été embauchés, mais l’un deux est resté 2 jours, et un autre 15 jours ( 11 pertes ont été dénombrées ). Trois patous ont été achetés. Aujourd’hui, René TOCHON, se pose des questions sur la continuité possible de l’alpage, il se donne 2 saisons avant d’arrêter si la destruction continue.


** 2è cas au col de la Buffaz : après 3 années d’attaques consécutives ( 152 animaux ), l’exploitant, Mickael Richard, met en place le plan loup, mais il jette aujourd’hui le gant et abandonne l’alpage. Il trouve un remplaçant sur l’alpage ( un troupeau provenant d’un autre département ), mais il semblerait que celui-ci ne soit pas sûr de continuer. Sur l’alpage voisin, après 2 ou 3 attaques en 2008, 17 chèvres sont perdues, ce troupeau ne remontera pas cette année.
Le problème de ces agriculteurs n’est plus seulement économique ; nous sommes dans une détresse sociale et dans le découragement le plus total.
Nous nous dirigeons à grands pas vers la disparition totale de certains troupeaux locaux ( producteurs bien souvent doubles actifs ), et la désertification totale de certains alpages. Comment ceux-ci seront-ils alors entretenus ????

Monsieur le Préfet nous informe que des tirs d’effarouchement sur nos communes de Petit Bornand les Glières et Entremont peuvent être mis en place, ce qui n’est que la confirmation de la décision prise 4 jours avant par la Secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, MME Chantal JOUANNO, dans une réponse adressée à notre Député-Maire ( proposition qui ne nous suffit pas à elle seule ).
Il propose aussi à deux personnes ( notre président et la personne ayant donné son témoignage – 2nd ) de participer à la prochaine réunion du groupe loup à la Préfecture le 10 mars prochain ( en parallèle de la même proposition faite à M. SADDIER par MME JOUANNO, pour une réunion du groupe national loup susceptible de se dérouler en avril prochain … même réunion ??? ).

Nos questions aux élus :
-- Le nouvel arrêté est-il déjà à l’ébauche ? M. SADDIER nous répond non. Nous lui demandons alors s’il sera possible d’être tenus au courant du projet, il nous répond oui.
-- Est-il possible de rencontrer brièvement Monsieur le Ministre BORLOO, lors de sa venue prochaine en Haute-Savoie, afin de lui déposer une requête ? M. le Préfet nous indique qu’un créneau devrait pouvoir être trouvé.
-- Que va-t-il se passer au printemps, si des attaques se font sur les troupeaux lors de leur première sortie ? M. le Préfet fait mention du droit de légitime défense.

A suivi une visite sur le terrain des lieux de passage du(des) loup(s) dans les hameaux et dans les cours de ferme.